1 Avril 2011
Chers amis, chères amies "conintelligent(e)s",
Vous serez sans doute surpris(e)s de ce terme qui n'existe pas. Et pour cause, je l'invente pour cet article ! Je ne me suis pas trop creusé les méninges me direz-vous ? Certes. J'en con-viens. Je n'ai pas eu la créativité d'inventer un mot plus élaboré, mais j'ai tout de même l'audace de réunir deux mots in-com-patibles en un seul. Et je me dis que ça, ça com-pense...
Tout ceci est bien beau, mais que mettre derrière ce mot "conintelligence" ? Con-sidérons ce postulat que l'on est tous le con de quelqu'un, j'appelle donc un "conintelligent" tout simplement une personne qui a l'intelligence d'accepter que, de toute façon, quoi qu'elle dise ou fasse, elle est toujours un peu con pour quelqu'un... Par là même, cette personne devient du coup, un peu moins con, ainsi que le dit Georges Brassens (dans l'une de ses chansons posthumes enregistrée par Jean Bertola Ceux qui ne pensent pas comme nous) "Entre nous soit dit, bonnes gens, pour reconnaître, que l'on n'est pas intelligent, il faudrait l'être".
Si vous vous sentez con-cerné(e)s par cette définition (à moins que vous ne soyiez cerné(e) de cons), vous m'en voyez ravie. Dans le cas con-traire, ne me con-damnez pas tout de suite, il n'est pas si facile d'inventer un mot. Faites-le moi savoir et nous chercherons ensemble à con-struire ou plutôt à con-ceptualiser au mieux ce nouveau mot, et ce com-promis se fera de façon con-sensuelle ! J'ai parfaitement con-science que d'autres con-notations pourraient exister. Que faire ? Créer un con-cours ? Je pourrais organiser un con-grès, pour trouver une nouvelle définition, mais con-crètement, qui souhaiterait con-courir à une pareille gageure car chaque personne a sa propre définition du mot con ? C'est ce qui rend d'ailleurs si difficile la discipline de la "conologie".
Par ailleurs, tout le monde n'a pas la même tolérance à la connerie. Pour ceux qui ont une faible tolérance (les conophobes), que faire ? Risquer une con-gestion ? Con-tester ? Le con-fesser (à son con-fident ou alors "fesser" le con... à vous de choisir) ? Con-sidérer une vengeance en voulant con-fire son ennemi ou en faire des con-fetti ? Bien que cette dernière option soit tentante, elle est cependant inutile car rien ne sert de rentrer en con-flit avec un con. Mieux vaut con-tourner le con, c’est-à-dire le tourner en con… Ceci est à prendre en con-sidération car n'oublions jamais que le propre du con... est de nous sidérer ! Con-centrons-nous sur le problème. Ne pourrait-on pas simplement lui ôter sa connerie ? Mais ne nous con-tons pas de fables, force est de con-stater que si la Liberté a souvent et est toujours con-fisquée aux êtres humains, la connerie, elle, est bien con-finée dans les con-fins de l'esprit du con-firmé... Ne perdons cependant pas con-fiance et con-servons l'espoir de voir la connerie disparaître un jour... pour faire plus de place à la "conintelligence". Cette con-tingence serait un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’Humanité ! Vain-quons sans être de vains cons !
Mon but dans cette lettre est de m'amuser avec les mots et non de faire rentrer ce mot dans le Dictionnaire de l'Académie (remarquez, après tout je peux toujours rêver de com-paraître devant le jury des Immortels, quitte à paraître… con). Je prends donc la liberté de vous con-duire à un possible ennui en lisant cet article, en espérant toutefois que mes mots ne vous causent pas trop de maux. Et en tant que "continelligente" je suis prête à écouter vos con-seils me disant de ne pas renouveler cette accumulation d'allitérations, à être con-spuée si vous le jugez nécessaire, mais croyez bien que je serais con-fuse et difficilement con-solable si je devais me trouver au sein un tel con-texte. Je préfèrerais néanmoins que vous me con-serviez votre lectorat et que vous vous con-torsionniez de rire en lisant ceci.
N'existant pas encore de diplôme en "conologie", je vous con-seille le livre Tonvoisin Debureau, Travailler avec des cons, J'ai lu, 2010, (il existe aussi un blog : http://tonvoisin.over-blog.fr/), qui apporte quelques pistes sur le sujet et vous (nous) permet de bien rire car l'auteur aborde la question avec beaucoup d'humour. Voici une citation pour vous mettre en con-dition "Comme moi, vous l'avez sans doute constaté, à la différence du travail de nuit, des travaux pénibles ou même des travaux à risque, qui font l'objet de quelques dédommagements, et contrairement à ce qui se passe dans le BTP, on ne peut pas s'arrêter de travailler pour cause d'intempéries de conneries. [...] De même, et je trouve personnellement cela tout à fait anormal, travailler avec un con, bien que cela soit risqué et pénible, ne donne droit à aucun avantage compensatoire. Remarquez que je ne vois pas quel avantage pourrait être assez grand pour compenser l'incommensurable connerie d'un voisin de bureau"
Mais me direz-vous, toute lexicologie mise à part, pourquoi une personne intelligente accepterait de passer pour con ? Et bien parce que généralement, les personnes qui nous prennent pour des cons sont celles que nous prenons pour des cons et il faut reconnaître dans ce cas, con est, euh... je veux dire qu'on est... à égalité ! Et du coup, on le prend mieux que si on était pris pour un con par quelqu'un que l'on trouve intelligent... Et si mon argument ne vous con-vient pas, ne vous con-tente pas ou ne vous con-vainc pas, con-centrez-vous sur celui de Georges Courteline, peut-être l’aimerez-vous : "passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet". En toute con-fidence, ceci est mon mot de la fin, ma con-clusion...
Con-fraternellement.
Sandrine Krikorian
Art & Energie
Docteur-ès Histoire de l'Art
en entretenant le fol espoir de devenir
peut-être un jour Docteur-ès "conologie"...
P.S. : Tout commentaire de votre part sur ma lettre ouverte sera con-sidéré avec une joie com-plète et in-com-parable car nous pourrons ainsi partager et communiquer nos impressions en ayant l'illusoire con-viction d'avoir con-quis la connerie !