2 Janvier 2011
Aujourd'hui, c'est l'épiphanie. Cette fête célèbre, le premier dimanche de janvier, l'adoration des rois mages ((Melchior, Balthasar et Gaspard) venus saluer la naissance de l'enfant Jésus et lui apportant comme offrande de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Donc aujourd'hui, n'oubliez pas de mettre vos santons dans la crèche et d'acheter un gâteau des rois (et/ou une galette des rois). La tradition veut que dans ce gâteau se trouve une fève et celui qui trouve la fève est le couronné roi ou reine en l'honneur des rois mages. Le plus jeune de la famille doit choisir les parts pour chaque convive. Mais saviez-vous que la tradition de tirer la fève se pratiquait à la cour de France ?
La Princesse Palatine, seconde épouse de Monsieur (c'est ainsi qu'on appelle le frère du souverain) et belle-soeur du souverain français, dans une de ses lettres datant du 25 mars 1706, raconte comment se passe la tradition de l'Épiphanie à la cour versaillaise sous le règne de Louis XIV. En voici un extrait :
"On ne donne pas la fève à la vierge Marie ; voici comment les choses se passent. On coupe autant de morceaux qu’il y a de personnes à table ; on apporte alors le gâteau tout coupé et l’on a un enfant qui distribue les morceaux. En l’apportant on dit : Phibè ; l’enfant répond : Pour qui ? on répond : Pour le bon Dieu, et l’enfant tire un morceau ; ensuite on dit : Pour la sainte Vierge, et l’enfant tire un autre morceau ; puis on en donne un à la ronde à chacun de ceux qui sont à table. Si le bon Dieu a la fève, c’est le maître de la maison qui est roi ; si c’est la sainte Vierge, c’est la dame du plus haut rang qui est reine de la maison. Jadis ce jeu donnait en France aux dames de la cour un grand avantage, mais le roi a aboli cette coutume. Du temps de Louis XIII encore, si une dame de la cour avait la fève et était reine, elle disposait des charges quelles qu’elles fussent, qui venaient à vaquer dans les vingt-quatre heures. De là le proverbe qui dit que la fève porte bonheur. S’il n’y avait pas de charges vacantes, la reine demandait au roi des grâces qu’il devait lui accorder. Toutes ces cérémonies m’ont fait douter qu’on tirât la fève à Berlin ; peut-être cela s’est-il passé tout simplement comme on fait d’ordinaire en Allemagne, c’est-à-dire en tirant des billets…"