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Un peu de tout ce qui me plaît et de mes découvertes pour le plaisir de partager...

La Gloire de mon père (Marcel Pagnol, 1957) : le livre

 

la gloire de mon père4ème de couverture : Parce que j'ai maintenant des petits-enfants, j'ai souvent envie de raconter des histoires : c'est la fonction naturelle des grands-pères, et peut-être leur plus grand mérite.

Le mien me racontait Peau-d'Âne, la Belle et la Bête, Riquet à la Houppe... Pour moi, j'ai préféré vous raconter l'enfance d'un petit garçon, qui fut aussi celle de vos grands-pères, et qui n'est peut- être pas très différente de la vôtre, car les petits garçons de tous les pays du monde et de tous les temps ont toujours eu les mêmes problèmes, la même malice, les mêmes amours.

 

La gloire de mon père est le premier volet de la tétralogie contemporaine des Souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol auxquels font suite Le château de ma mère, Le temps des secrets et Le temps des amours.  L'auteur marseillais (mais né à Aubagne) y narre la vie d'un jeune garçon provençal, fils d'un instituteur et d'une couturière, et aîné de trois enfants (Paul et Germaine étant son frère et sa soeur). Si le premier tiers du livre est consacré aux premières années de sa vie (jusqu'à ses 10 ans environ), le reste du livre narre l'été qu'il passe dans SES collines en compagnie de sa famille, parents, frère, soeur mais aussi oncle et tante. On y voit tout l'amour que l'auteur éprouvera pour toujours et à jamais pour ses "chères collines". Plus qu'une simple autobiographie, c'est une histoire d'amour entre un homme et ses racines qui est décrite.

 

Au-delà de ça, ce premier tome est un hommage à Joseph Pagnol, père de l'écrivain. Celui-ci, instituteur anticlérical n'ayant jamais tenu un fusil, se distingue lors de l'ouverture de la chasse en réalisant "le coup du roi" sur un doublé de bartavelles. Dans tout son livre, Marcel Pagnol montre ce petit garçon qu'il était, admirant "la toute puissance paternelle" et on y voit la foi d'un fils envers son père qu'il croit immortel et infaillible... jusqu'à l'avant-dernière phrase du livre : "J'avais surpris mon cher surhomme en flagrant délit d'humanité : je sentis que je l'en aimais davantage."

 

Pour moi, plus que pour n'importe quel autre livre qu'il a écrit, dans La gloire de mon père l'idiolecte de Pagnol est remarquable car la maîtrise de la langue française et de son vocabulaire s'accorde parfaitement à la fraîcheur et l'innocence enfantine du héros. Car même si Pagnol s'en défend, le jeune garçon qu'il était reste bien le héros de l'histoire. Selon ses propres mots de l'avant-propos, "Dans ces souvenirs, je ne dirai de moi ni mal ni bien ; ce n'est plus de moi que je parle, mais de l'enfant que je ne suis plus. C'est un petit personnage que j'ai connu et qui s'est fondu dans l'air du temps, à la manière des moineaux qui disparaissent sans laisser de squelette. D'ailleurs, il n'est pas le sujet de ce livre mais le témoin de très petits événements." Et c'est sans aucun doute cette humilité qui fait de lui le héros de l'histoire.

 

Mais plus magnifique encore est la façon dont Pagnol fait revivre Marcel, sans jugement sur sa conduite, sur ses pensées, sans occulter ses faiblesses. C'est ce qui rend le jeune garçon si touchant. Au travers d'anecdotes amusantes il met en exergue la malice, la naïveté et l'insouciance de la jeunesse. Et s'il dit n'être plus l'enfant qu'il décrit, cet enfant est toujours en lui car on a l'impression que c'est vraiment un garçon d'une dizaine d'années qui narre l'histoire. De nombreux passages peuvent en témoigner mais retenons-en un : "Ils étaient mon père et ma mère, de toute éternité, et pour toujours. L'âge de mon père, c'était vingt-cinq ans de plus que moi et ça n'a jamais changé. L'âge d'Augustine, c'était le mien, parce que ma mère, c'était moi, et je pensais, dans mon enfance, que nous étions nés le même jour."

 

Que dire après une telle phrase ?

 

 

 

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V
<br /> J'ai lu le livre mais j'ai également vu le film (et plusieurs fois encore).<br /> Contrairement à d'habitude, j'ai pris autant de plaisir sinon plus à voir le film qu'à lire le livre.<br /> Les quelques lignes écrites dans cet article résument parfaitement le bonheur de cet enfant qu'était Marcel.<br /> A quand un article sur la suite de son enfance ?<br /> Je pense que plus d'une personne, qui ne connaîtrait pas l'enfance de Pagnol), à la lecture de cet article serait sûrement désireuse de lire le livre.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci ! Un article est prévu (peut-être même deux, je n'ai pas encore décidé) sur la suite de l'enfance de Pagnol mais également sur l'adaptation cinématographique... mais pas avant l'année<br /> prochaine car tous mes articles sont prêts jusqu' à la fin de l'année ! <br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> fermez les yeux, sentez,thim romarin,farigoule,ecoutez n'est ce pas les cigales,savourez notre Provence<br /> <br /> <br />
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