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Un peu de tout ce qui me plaît et de mes découvertes pour le plaisir de partager...

La gastronomie française inscrite au Patrimoine immatériel de l'Humanité de l'UNESCO

 

La gastronomie française a été inscrite, parmi d'autres formes culturelles, au patrimoine immatériel de l'UNESCO (voir  Livres, etc. pour plus de détails où un article est paru, c'est d'ailleurs là que j'ai trouvé l'information ).

 

Évidemment fort intéressée par la question, j'ai poussé un peu les recherches et je suis tombée sur une émission diffusée sur France culture en date du 20 novembre 2010. Par une étrange coïncidence, il s'agissait de l'anniversaire du 252ème anniversaire de Grimod de La Reynière...

 

Cette émission est composée d'une première partie présentant un exposé d'Alain Drouard, historien de la cuisine française des XIXe et XXe siècles et directeur de recherche au CNRS et d'une seconde où ce dernier répond à des questions.

 

Si vous êtes intéressé par le sujet, un enregistrement d'1h15 sur ce sujet ; en voici le lien

 

 

Les samedis des savoirs à table : le mythe gastronomique français

 

 

Néanmoins, pour celles et ceux qui n'auraient pas envie ou pas le temps d'écouter l'émission dans son ensemble (oui oui, contrairement aux apparences j'ai bien conscience que tout le monde n'est pas aussi passionné que moi par la question ) en voici un petit résumé.

 

 

 

 Alain Drouard part du postulat que la réputation de la gastronomie française est un mythe, une croyance collective inscrite dans nos mémoires que, d'ailleurs, l'inscription au patrimoine immatériel de l'Humanité ne fera que renforcer. Il explique que le mot gastronomie apparaît en 1800 pour la première fois et que ce terme se trouve dans le Dictionnaire de l'Académie française en 1835.

 

Prenant appui sur des gravures et livres du XIXe siècle, il explique ce que l'on peut entendre sur la signification du mot gastronomie. Il s'agit d'un ensemble de critères : bien manger, consommer des produits de qualité et surtout manger des mets que l'on cuisine. A cette époque, la gastronomie française est mise en avant par de riches bourgeois issus de la Révolution, classe non homogène qui ne connaît pas la table de l'Ancien Régime ni sa codification.

 

Opposant la cuisine des hommes (faite pour l'élite bourgeoise) et la cuisine des femmes (composée de petits plats cuisinés destinés à une bourgeoisie moins élitaire), il explique que cette cuisine (ces cuisines même pourrait-on dire) est célébrée par les gastronomes.

 

Aussi, la littérature gastronomique de ce siècle, la critique gastronomique, qui est établie surtout par Grimod de la Reynière et par Brillat-Savarin, est normalisée dans une certaine volonté pédagogique palliant cette lacune. Ces traités enseignent, entre autres, sur la façon de devenir un bon amphitryon. Cependant, ces hommes sont des philosophes et non pas des cuisiniers

 

C'est ce qui fait l'originalité de la littérature gastronomique de cette époque. En effet, cette dernière n'est pas dissociable de la littérature en général puisque bon nombre d'écrivains en parlent. Parmi ces littérateurs, citons-en quelques-uns : Balzac, Zola, Flaubert, Dumas, Maupassant, etc.

 

Cependant, le sociologue et historien français explique que, de nos jours, cette gastronomie n'a plus cours. Qu'en est-il de la gastronomie de ce début de XXIe siècle où il ne reste rien de la gastronomie française de ses ancêtres ? Comment faire pour que le mythe de la gastronomie française, que l'on vient d'inscrire au Patrimoine de l'Humanité, redevienne une réalité ? Car, de nos jours, on ne cuisine plus et le premier restaurant français est un fast-food américain dont la première lettre est un M ?! Comment faire pour redorer le blason d'une gastronomie qui s'est étiolée dans le temps, dans un pays où l'utilisation des pesticides est abondante ? Comment faire renaître cette gastronomie lorsque la pratique de la cuisine, malgré les très (trop) nombreuses publications de livres de recettes, est de moins en moins importante, où l'obésité est de plus en plus grande due à une mauvaise nutrition et où l'on commence à parler de gastronomie moléculaire ? Comment conserver une gastronomie dans une volonté de patrimoine alors que les cuisiniers n'ont de cesse d'inventer de nouveaux plats ? Comment conserver une cuisine alors que le savoir-faire est perdu ?

 

Voilà les questions d'Alain Drouard. Ne connaissant pas lui-même la réponse, comme il le répète à plusieurs reprises, il n'en tire pas moins la sonnette d'alarme... Et je dois admettre que même si l'inscription de la gastronomie française au Patrimoine de l'Humanité rend hommage à un savoir-faire et à toute une Histoire, ces questions se posent...

 

 

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L
<br /> La gastronomie française doit se renouveler. Personnellement j'aimerais tellement qu'on invente une cuisine française, sans viande ni poisson, sans mauvais sucres (sucres raffinés) et sans trop<br /> d'alcool, tout aussi délicieuse qu'au XVIIe siècle ! J'ai vu que cela est possible notamment en m'intéressant aux plantes sauvages comestibles (le maître en ce domaine est M. François<br /> Couplan), qui ont des saveurs que l'on connaissait autrefois mais qui nous sont aujourd'hui pour beaucoup totalement exotiques alors qu'à nos pieds.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> En effet, la gastronomie française doit se renouveler. Je vous remercie pour votre commentaire si intéressant et enrichissant.<br /> <br /> <br /> Une bonne journée à vous<br /> <br /> <br /> <br />